Rencontre entre le maire de Romainville et des membres du conseil municipal avec des Anciens de Roussel UCLAF / Aventis /Sanofi.
Genèse de la réunion :
François Dechy a été élu maire de Romainville en 2020. Il a mené campagne en particuliers sur l’économie sociale et solidaire avec Jérôme Saddier, il développe cette idée dans une tribune du journal « Le Monde » du 10 juin 2020 :
« Créons un réseau de sociétés coopératives d’intérêt collectif pour produire les médicaments »
Entrepreneurs de l’économie sociale et solidaire, François Dechy et Jérôme Saddier proposent, dans une tribune du journal Le Monde, de confier à un réseau de coopératives la production des principes actifs et des molécules dont la sécurité n’est plus assurée par une industrie pharmaceutique financiarisée et mondialisée…
Donc le vendredi 15 janvier à 10 h en mairie de Romainville :
Après les présentations de chacun, un rappel historique du site et de ses activités jusqu’à l’activité Fareva. Un tableau de suivi des effectifs des petites entreprises qui se sont implantées sur le site : Galapagos pour la plus importante et une vingtaine d’autres dont certaines ne sont pas dans le champ d’activité scientifique pharmaceutique (audiovisuel, assistance de personnes âgées, nettoyage …) Les adjoints n’ont pas une vision précise du nombre d’entreprises et de salariés en activité sur le site. Ils savent que le foncier appartient à des promoteurs immobiliers Fininco et Cogedim.
Un point non exhaustif sur les risques de pollution des sols. Aucune dépollution n’a été effectuée à ce jour alors que des constructions ont été effectuées. Quel impact sur de futurs projets ?
Le maire interroge les anciens salariés sur les possibilités de création de nouvelles activités pharmaceutiques. Le préalable étant de pouvoir disposer de terrains ou de bâtiments.
Peut-être difficile de lancer une activité de production chimique ou biochimique de principes actifs. Des activités de fabrication, mise sous forme et conditionnement peuvent être envisagées ainsi qu’une activité de stockage et de distribution.
Un comité de pilotage se mets en place, Bernard (IC)en prend la charge :
Réunion du 6 mai 2021 du comité de pilotage :
Se joint au groupe, l’association E3M de malades atteints de Myofasciite à Macrophages (MFM), maladie neurologique induite par l’hydroxyde d’aluminium utilisé comme adjuvant dans de nombreux vaccins.https://www.asso-e3m.fr/association-e3m/le-conseil-dadministration/
Le maire souhaite mettre en place une SCIC dans des anciens locaux et ou terrains (ex Roussel Uclaf /Aventis) et se faire aider par le réseau de l’économie sociale et solidaire et par le crédit coopératif. Le projet est porté par la municipalité de Romainville et la communauté de commune « Est Ensemble » (structure intercommunale française, créée le 1ᵉʳ janvier 2016 dans le cadre de la mise en place de la métropole du Grand Paris et située dans le département de la Seine-Saint-Denis en région Île-de-France, siège à Romainville https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tablissement_public_territorial_Est_Ensemble).
Objectif : démarrage avant la fin du mandat municipal en cours. L’idée est de produire des médicaments utiles à la santé publique et proposer des emplois aux chômeurs du secteur.
Une personnalité charismatique doit être présentée pour incarner le projet (le maire avance deux noms aux profils très différents : Irène Frachon et Louis Gallois …
Nous poursuivons les investigations techniques pour nourrir le projet. Notre groupe a été complété par un chercheur à l’institut Pasteur, puis dans le secteur oncologie du laboratoire Servier ; acteur dans le mouvement Sauvons la Recherche en 2004.
Donc, plusieurs pistes s’ouvrent : vaccins sans Al, Levothyrox ancienne formule, antibiotiques, analgésiques, maladies orphelines ou délaissées…
Réunion du 16 novembre 2021 du comité de pilotage :
Présentation du projet à un expert qui possède une connaissance aigüe de l’industrie pharmaceutique pour avoir travaillé avec les salariés auprès des institutions représentatives du personnel. Il connait l’historique de la pharma à Romainville.
Discussions : Toujours sur le type de productions pour répondre aux besoins et crédibles économiquement et techniquement (formes stériles, sèches, Principes actifs, Vaccins sans adjuvant aluminique etc.) Quels types de molécules ? Quels impératifs réglementaires (molécules libres/ nécessité de refaire des phases cliniques I, II et III ou faire la démonstration d’une équivalence complète au médicament initial jusqu’à la validation du ou des process.
Pour ce type de projet, il faut bien se positionner hors de l’intérêt des Big Pharma et peut-être des génériqueurs indien et/ ou d’Afrique du Sud. Il faut envisager un modèle économique viable avec un solide financement de départ pour « amorcer la pompe » entre 10 et 50 millions d’euros.
Des projets en réponse aux besoins sur la maladie du sommeil ou autres pandémies imposent des capacités de production importantes.
Le projet pourrait être orienté sur des petits volumes dans un premier temps à partir d’un ou des outils polyvalents qualifiés et validés au préalable pour des réponses rapides aux demandes. (Synthèse chimique / outil flexible …) suivi d’un outil de mise sous forme et de conditionnement. Il y a beaucoup de procédés de synthèses non brevetés, c’est l’outillage de base de la chimie. Il faudrait de bons chimistes. Etablir une liste des produits en rupture de stock. Dans les pays émergents, il y a des besoins.
Réseau de distribution (un métier également, traçabilité, garantie l’intégrité du produit (température, humidité, chocs, corruption etc.) choisir un réseau coopératif.
Contacter l’UNICEF pour identifier des besoins. Il manque d’antibiotiques dans de nombreux pays. (d’autres outils, plus importants comme des fermenteurs …)
Une prochaine rencontre aura lieu avec des membres de MBC (Médicament Bien Commun) et de citoyens impliqués dans la recherche de réponses aux besoins (expérience pour le SODA par exemple). C’est la « réunion tripartite » ci-dessous.
- Réunion tripartite : 19 janvier 2022
Prise de contacts avec l’agglo de la région lyonnaise pour discuter du projet et de trouver des financements pour effectuer une étude et un chiffrage sur plusieurs sites. Un travail a été présenté avec argumentation. Trouver des relais politiques. Une réunion informelle doit avoir lieu dans les semaines à venir. Un budget de 200 000€ est à prévoir pour le lancement de l’étude.
A propos du site FAMAR à St Genis Laval (région lyonnaise) repris par le groupe libanais Benta. Site de production de comprimés et crèmes qui sert aujourd’hui d’entrepôt. Le site est passé de 350 personnes à 20 à 30 personnes sur place, 116 sont en chômage technique (fonds publics)
Sur ce site : des machines sont disponibles et non utilisées. Possible qu’une annonce de faillite se profile, vu le manque d’investissements.
Circulation d’un document EXCEL, répertoriant un échantillon d’environ 25 sites Pharmacie, Chimie, Biotech, Biochimie, avec des exemples d’investissements de matériel ou ligne de fabrication, conditionnement, stockage, y compris les détails des investissements d’un ensemble destiné au stérile
- Exemples d’investissements nécessaires pour une usine de production pharma de différentes formes pharmaceutiques : sèches, liquides, pâteuses, stériles etc… :
-une chaine de mise sous blister (comprimés) : 500 000 €
-une installation d’Heating, ventilation, and air conditioning (HVAC) : Le chauffage, la ventilation et le conditionnement d’air (CVCA) : 3 millions €
- En chimie de synthèse, pour la production d’un anti cancéreux : 28 millions €
Il est possible d’avoir des prix plus abordables sur des équipements (des occasions)
Une grosse installation peut être payée à 50% par des fonds publics.
Le coût total est d’abord déterminé par ce que l’on veut faire.
- En Biotech, le doublement d’une capacité de productions coûte 820 millions €
- En chimie organique on peut évaluer le coût de fonctionnement à 1 million€ /personne travaillant sur le site.
Une usine pharma de 1300 personnes, c’est 15 millions € par an en maintenance.
Une usine chimique de 844 personnes, c’est 9 millions €
Le maire de Romainville avait annoncé un investissement objectif entre 50 à 80 millions, pouvant être mobilisé via l’économie Sociale et Solidaire (ESS).
Rappel syndical : La France a perdu beaucoup d’expertise sur les machines, les fluides, les emballages, etc… On va chercher ailleurs les machines et les outils que l’on ne fabrique plus.
Par ailleurs, lorsque la demande émane du médical, la facture est plus élevée, par exemple l’air comprimé est vendu plus cher à l’hôpital, sans avoir subi aucune modification (Bernard va contacter de nouveau les salariés d’Air Liquide pour vérifier ces dires)
Idem pour les dispositifs médicaux en plastiques vendus 3 à 4 fois plus chers.
Ces coûts pèsent sur le budget de la Sécurité sociale, les fournisseurs se servent grassement.
L’achat de matériel d’occasion est possible pour les gélules, les comprimé ou les crèmes ; l’injectable n’est pas une bonne idée (problème de contaminations ultérieures par exemple).
Mais pour le conditionnement il y a des choix à faire entre manuel et automatique selon les séries grandes ou petites.
A ce stade il est préférable de s’orienter vers les formes sèches, l’investissement est moins couteux au départ (sous-traiter la fabrication du principe actif, qu’on intègre peu à peu)
Ce qui veut dire qu’il faut commencer par l’aval et remonter pour moins de risques; débuter par le façonnage pour tester la pertinence de la fabrication avant d’investir sur une chaîne de fabrication.
Si on démarre par le conditionnement (il y a un manque de capacité pour les formes sèches chez les fabricants) on pourrait se positionner, mais plus-value dégagée n’est pas importante.
Question sur le système économique. L’exemple n’a rien à voir avec le médicament, pas d’assimilation possible, mais un questionnement sur comment faire. La SNCF a abandonné le fret; dans une démarche Economie Sociale et Solidaire, des salariés ont repris cette activité de fret par une coop, bénéficiant des compétences existantes, et sur la base des besoins non couverts (enjeu stratégique pour le climat) ; économiquement ça marche. Il faut s’interroger sur la manière de faire. Ils sont en affrontement avec la SNCF pour obtenir plus de créneaux horaires de circulation sur le réseau.
INFO : Créée le 30 novembre 2019, Railcoop est la première coopérative dédiée au ferroviaire en France. En tant qu’entreprise ferroviaire, Railcoop fera rouler ses propres trains de voyageurs, de nuit et de fret, qui circuleront sur l’infrastructure existante, et ce dès 2021 pour le service fret.
Il nous faut partir des besoins de la population en médicaments abandonnés par les BP, que nous pourrions reprendre.
On ne part pas d’une page blanche. C’est une question politique : le gouvernement ouvre les vannes à des investissements comme celui de Pfizer (où tout coûte 1000 fois plus cher que le vrai prix)
On veut faire mieux, démontrer qu’un autre modèle économique et financier est possible.
Le calcul sur la rentabilité des machines ou les investissements doit sortir d’une logique capitaliste. On ne s’inscrit pas dans le marché, mais dans une demande sociale. Cet enjeu est à faire en alliance avec les acteurs qui définissent leurs besoins et les modalités de production.
Retour sur FAMAR : Ce site possède un grand savoir-faire sur le pelliculage des comprimés, le conditionnement sous blister, possède un outil adapté aux gros volumes, un atelier des crèmes ou médicaments de type pâteux.
Dans les contacts avec l’agglomération lyonnaise: n’y a-t-il pas une perspective à donner car le personnel qualifié est là. La direction est discréditée ; c’est un homme d’affaires libanais qui a fait des promesses d’investissements sans suite. Les contrats existants se sont éteints, ce qui sent la revente ou la demande de fonds publics. C’est un patron margourlin.
C’est une unité de production intéressante, avec de grosses capacités de stockage et de conception des formes sèches adaptée.
Il faut estimer la somme de 20 millions€ à réinvestir sur FAMAR. Le personnel attend (117 personnes).
Inviter les syndicalistes de FAMAR à la prochaine réunion : construction d’un projet avant que le site soit en faillite ; syndicalistes qui se sont très fortement investis depuis 4 ans pour des issues.
Les militants Cgt de cette entreprise sont d’accord pour rencontrer le groupe lors de la prochaine réunion le 10 mars à 17h30 par Zoom.
Il faudrait essayer à partir d’un site de faire une triangulaire : listes de matériels, des produits et chiffrage.
Les sites possibles RMV, FAMAR, Sarlat (croiser les capacités des sites, les produits possibles identifiés, chiffrage industriel)
INFO de la mairie de Romainville : Un terrain de 2.5 ha serait disponible sur l’ancien site pharma.
Qui est propriétaire ? Le terrain a-t- il été dépollué ?
Pour les curieux : https://biocitech.paris/ le site aujourd’hui et ses activités
- Pas encore abordés :
Coût des installations de production de principes actifs et de médicaments sous diverses formes, en s’appuyant sur la doc EXEL. Quel financement ? Quelle organisation de la structure ? Place des salariés, des patients, des soignants, des citoyens ? …
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- Anais Voy-Gillis a été « missionnée » par Romainville pour étudier ce dossier. (suivre le lien pour mieux la connaitre) https://fr.linkedin.com/pulse/de-june-partners-%C3%A0-thinkerview-qui-est-ana%C3%AFs-%C3%A9toile-la-mariton-?trk=articles_directory
Elle a échangé avec Bernard, une rencontre plus large est prévue le 24 février en Zoom.
- Un échange a eu lieu le 10 février avec Benoit Borritz sur les SCIC. Nous en savons un peu plus sur le montage et le fonctionnement.
- Contact a été pris avec la coopérative des masques en Bretagne. En attente de réponse.
Le travail d’IC sur le droit de préemption serait utile dans le travail que le collectif IC médocs souhaite poursuivre dans sa visée : fabriquer des médicaments utiles dans une structure « communisée » où salariés, soignants, malades, citoyens, aient le pouvoir de décision.
Cette synthèse a donc pour objet de faire le point sur ce travail dans lequel le collectif médicaments santé d’IC est impliqué et de donner envie aux membres d’Initiatives Capitalexit de participer.